23 mai 2019
© Numéro Une
La récente ouverture de sa nouvelle boutique « Virginie Monroe La Maison » nous a donné envie d’en savoir plus sur les projets de la plus bohème des créatrices de bijoux de Marseille. Celle qui nous confie s’être lancée en autodidacte dans cette aventure qui dure depuis maintenant 20 ans est une vraie touche à tout, énergique et lumineuse !
Bonjour Virginie, quel est ton parcours, comment est née la marque Virginie Monroe ?
Tout s’est fait rapidement au gré des rencontres et des opportunités. J’ai participé à des salons qui ont permis à la marque de s’exporter à l’international, surtout au Japon. Nous avons ouvert notre 1ère boutique et notre atelier, rue de Charonne, à Paris. Plusieurs opérations de co-branding ont été réalisées avec de très belles marques comme Maje, Agnès B, Annick Goutal, Tara Jarmon… mais ce qui a vraiment permis de faire grandir la marque, c’est l’association avec mon mari l’architecte Rodolphe Roletto.
En 2002, nous sommes arrivés à Marseille où nous avons délocalisé l’atelier, nous avions envie de retrouver une qualité de vie. J’ai longtemps vécu au Brésil, j’ai passé du temps à New-York, j’ai voyagé au Maroc, sur les îles… Ça me manquait, j’avais besoin de couleur, de soleil… la lumière est fabuleuse ici. J’avais également besoin de me concentrer. Paris est une ville merveilleuse, c’est un bouillon de culture, mais ça peut être aussi très fatigant. J’avais besoin de m’isoler pour créer.
Quel est l’esprit de la marque Virginie Monroe ?
C’est un cœur de femme qui bat, c’est surtout ça !
L’esprit a évolué depuis 20 ans, au gré des tendances, mais je crois que nous avons réussi à créer une image assez forte. Virginie Monroe, c’est un univers chic et bohème à la fois. Je fais les choses avec passion et beaucoup d’amour, je crois que ça se ressent dans mes créations.
L’élégance dans les mots, la présentation, les bijoux, l’accueil… c’est important pour moi. Je mets un point d’honneur à traiter chaque femme comme si elle était unique. Nous accordons une grande importance à la relation avec les clients. Nous souhaitons que le passage en boutique soit un moment agréable, une parenthèse enchantée durant laquelle on prend le temps de recevoir, d’échanger, de conseiller. C’est l’esprit de Virginie Monroe depuis ses débuts.
Virginie Monroe La Maison
Quelles sont tes influences, où puises-tu ton inspiration ?
Mes voyages sont une grande source d’inspiration. Le fait d’avoir vécu au Brésil pendant plusieurs années m’a beaucoup marquée. J’ai traversé tout le pays, c’est resté en moi !
Le sud de la France et le Maghreb m’inspirent également beaucoup.
Même si j’ai cessé de voyager comme je le faisais plus jeune, je continue toujours à me nourrir d’icônes, de paysages, de fleurs, de tout ce qui m’entoure.
Au-delà des voyages, ce sont aussi les femmes, certaines personnalités, qui me marquent, des femmes que je rencontre, qui me plaisent, à qui je dédicace une collection.
Est-ce que tu crées les bijoux de toutes tes collections ?
Je crée toutes les collections dans mon atelier à Marseille, avec mon assistante, Coralie Depietromaria, qui est à mes côtés depuis 13 ans. Elle sait retranscrire mes envies, elle me connaît très bien, c’est une personne très précieuse à mes yeux. Je lui donne mes envies et nous retravaillons ensemble les détails et les finitions.
Quel est le processus de création d’un bijou ?
On peut avoir une idée et la dessiner. On peut aussi partir d’une pièce, d’une matière qui nous inspire, d’une pierre, d’une couleur…
Il y a une quinzaine d’années, par exemple, j’ai vu une merveilleuse expo rétrospective Lalique qui m’a donné envie de retravailler des estampes Art nouveau. De manière générale, j’explore tout ce qui touche à la bijouterie fantaisie en utilisant des process assez variés. Je m’inspire de thèmes très différents afin que chaque femme puisse trouver un bijou qui fera ressortir sa beauté et son naturel.
Quel est le premier bijou que tu as créé ?
J’ai commencé par la création de deux « chokers », des colliers ras du cou qui scintillaient la nuit ! Ils s’appelaient « estrella » et « vela ». Estrella signifie « étoile » et vela « bougie » en brésilien. Je les avais créés en utilisant des petites pierres Swarovski et du métal. C’était très artisanal mais déjà très épuré.
J’aime beaucoup les bijoux ethniques, ça m’inspire mais je préfère les retravailler de façon plus contemporaine. Les femmes comme les hommes se sont toujours parés de bijoux. Nous développons une relation émotionnelle forte avec eux, il y a un côté amulette… Il faut donc que ce soit quelque chose de discret qui puisse nous accompagner au quotidien.
Je pense que les femmes ont besoin de jolies pièces pour se sublimer, mais pas pour disparaître derrière elles. C’est tout l’esprit de Virginie Monroe !
Quelle sont les femmes qui t’inspirent ?
Mes amies proches qui me sont très chères et que j’adore. Il y a aussi des rencontres, des icônes qui ont inspiré certaines de mes collections. Loulou de la Falaise évidemment, Romy Shneider, la designer Eileen Gray…
J’ai créé une collection nommée « Iracema », inspirée d’un roman brésilien. J’ai aussi en tête des femmes avec des symboles forts comme Kahina, la reine guerrière des Berbères, ou Mira baÏ, poétesse de l’hindouisme auteure de centaines de chants d’amour mystiques.
Tu viens d’ouvrir une nouvelle boutique à Marseille avec un concept un peu différent, peux-tu m’en parler ?
Nous avons ouvert cette année une nouvelle boutique dans le quartier de Longchamp à Marseille. Nous l’avons appelée « Virginie Monroe La Maison », c’est un lieu qui réunit toutes nos envies.
On se réinvente et l’espace s’y prête bien ! Il y a l’atelier au fond, un bureau pour recevoir les clients de notre agence et la partie boutique. Cet espace nous permet d’accueillir pour la première fois des créateurs qui viennent étoffer l’univers Virginie Monroe.
Nous travaillons avec des marques françaises et plusieurs sont d’ailleurs des créatrices marseillaises comme « K Massalia » pour les escarpins ou « La Nouvelle » pour la lingerie et les maillots de bain. Nous proposons les objets en céramique de Judith Philibert de l’Atelier RORAIMA mais aussi des marques étrangères, notamment scandinaves pour la partie déco.
Je travaille également sur un nouveau projet avec mon mari qui est architecte DPLG. Nous continuons notre collaboration avec « Nouvelle Maison Studio », une agence d’architecture qui a récemment vu le jour.
Avec « Virginie Monroe », nous avons conçu plusieurs boutiques écrins et imaginé des intérieurs raffinés à l’image de la marque. Nous avons conservé de ces années le goût des finitions soignées et du détail. Nous savons comment vibrent les couleurs, les matières, la lumière… Notre force c’est notre complémentarité, nous offrons un éventail complet de services, de la construction à la décoration d’intérieur.
Cette nouvelle aventure nous permet de faire le lien entre notre amour de la mode et de l’art et notre passion pour l’architecture et le design du 20ème siècle. C’est notre nouveau grand projet qu’il va falloir accompagner et faire grandir ensemble !
© Numéro Une
Quelle est ta couleur préférée ?
J’aime le vert avec des teintes de bleu… Il se passe quelque chose avec cette couleur qui me permet d’apaiser toute l’énergie qui est en moi !
L’ADRESSE
Virginie Monroe La Maison
217 Boulevard de la Libération, 13004 Marseille.
virginiemonroe.com
Par Fanie / Elles créent, Mauve Bohème